Origine de notre village
Les origines du village retracées dès l'an 897 :
Foncquevillers (Fulci Villarium, domaine de Foulques), doit probablement son nom à Foulques, ministre du roi Charles-le-Simple qui échangea, en 897, l'abbaye de Saint Vaast contre celle de Saint Médard de Soissons.
Le sire de Foncviller assistait comme pair aux plaids de 1285.
Près d'un siècle et demi plus tard, Jean de Mailly fait don de cette seignerie à son frère Mathelin de Mailly, par une transaction du 10 février 1428.
(Mémoires du P. Ignace, t. VII, p210).
D'ailleurs, cette terre était divisée en trois seigneries qui appartenaient originairement au Chapitre d'Arras, au Commandeur de Haute-Avesnes et à l'Abbaye de Saint Médard de Soissons qui avait en outre le patronat de la cure.
Cette abbaye céda ses droits à la famille Adin de Moncheaux, qui prit fin en 1703 avec le décès de Messire Charles de Moncheaux inhumé dans l'église d'Hannescamps. Cette part fut ensuite transmise à Charles Prudhomme d'Ailly, seigneur de Foncquevillers et d'Hannescamps, qui disposa de son premier titre en faveur du Chevallier de Gonon et mourut en 1746.
(Recueils du P. Ignace t. Ier, f.423).
Un autre tiers des terres de Foncquevillers était possédé, au XVIe siècle, par la famille de Bassecourt qui le transmit par alliance à la famille Cauvet. Il fut ensuite acheté par la maison de Mol dont la dernière héritière, Isabelle de Mol, le fit passer par mariage dans les mains de lafamille Théry, en 1685.
Enfin, pendant toute la durée du XVIIIe siècle, nous trouvons les De Gantes portant le titre de seigneurs de Foncquevillers, Ablainzevelle et Rebecq.
L'un d'eux, Michel Ignace de Gantès, qui épousa en 1723 Jeanne de Leval, fut inhumé avec elle au milieu du choeur de l'église de Foncquevillers où un mausolée de marbre blanc était érigé à leur mémoire : quelques fragments retrouvés chez un habitant de la commune nous ont permis d'apprécier quelle devait être la richesse de cette sépulture. Les armes de la famille de Gantès (d'azur emmanché de 4 pièces d'or, mouvantes en chef), et celles des de Leval (d'argent, à une croix de gueules, chargée d'une vivre d'azur, brochant en chef) étaient sculptées en tête de l'épitaphe : les deux écussons sont surmontés d'un casque taré de front, et ont pour tenants, d'un côté, la Prudence tenant dans ses mains un miroir et le serpent diabolique, de l'autre, la Justice armée du glaive et portant une balance.
Le dessin du mausolée se trouve aux Archives départementales du Pas de Calais (Section des plans et cartes).
Voici qu'elle en est l'inscription principale :
D.O.M.
ICY REPOSENT LES CORPS DE NOBLE MICHEL IGNACE DE GANTÈS, ÉCUIER, SEIGNEUR D'ABLAINZEVELLE, DE REBÈQUE, DE SAINT MARCQ ET DE CE LIEU DE FONCQUEVILLERS, DONT IL A ÉTÉ PATRON, FILS AINÉ DE NOBLE MICHEL DE GANTÈS, ÉCUIER, SEIGNEUR DE CAVALERIE AU RÉGIMENT ROYAL DES CRAVATES, DÈS 1684, ET ÉLU CONSUL DE LA VILLE D'AIX EN PROVENCE, SA PATRIE, DÈS L'AN 1694, ET DE NOBLE DAME JEANNE HYACINTHE DE HANNEDOUCHE, DÉCÉDÉ EN SON CHÂTEAU D'ABLAINZEVELLE, LE 10 DÉCEMBRE 1752, AGÉ DE 68 ANS.
ET DE SON ÉPOUSE NOBLE DAME JEANNE ÉLISABETH DE LEVAL, VEUVE DE LOUIS ERNEST DE MARBAIS, ÉCUIER, SEIGNEUR DU VERVAL, ET FILLE DE JACQUES DE LEVAL, ÉCUIER, SEIGNEUR DE LA MARCHE ET DE PONCHE, ET DE DAME JEANNE DE LEVAL, MORTE AGÉE DE 65 ANS AUDIT ABLAINZEVELLE, LE 13 JUILLET 1749, APRES AVOIR ÉTÉ MARIÉE EN SECONDES NOCES AVEC NOBLE MICHEL, PAR CONTRAT REÇU LE 31 OCTOBRE 1722 PAR CUVILLERS ET P. GELÈS, NOTAIRES D'ARRAS.
GISSENT AUPRES D'EUX LEURS DEUX PETITES-FILLES, SÇAVOIR NOBLE DEMOISELLE ROSALIE-ADÉLAÏDE DE GANTÈS, MORTE LE 20 OCTOBRE 1753, ET NOBLE DEMOISELLE CHARLOTTE-VICTOIRE DE GANTÈS, MORTE LE 22 DU MÊME MOIS ET ANNÉE, TOUTES DEUX FILLES DE NOBLE FRANCOIS-MICHEL BERNARD DE GANTÈS, SEIGNEUR DES DITS LIEUX.
PRIEZ DIEU POUR LEURS AMES.
Sculpsit Bracquet, 1753.
A gauche et à droite de cette inscription brillaient les seize écussons des familles nobles avec lesquelles les défunts étaient alliés.
La maison de Gantès avait contracté mariage avec les familles suivantes:
Hannedouche, en 1687
Reysson, en 1506
Crose, en 1634
Reysson (autre branche), en 1434
Roberty, en 1581
Castellane, en 1405
Forbin, en 1540
Gombert, en 1378
Voici quelles étaient les alliances de la famille de Leval :
de Leval (autre branche), en 1681
Delesauch, en 1543
Citey, en 1639
Raulin, en 1543
Payen, en 1605
Raoust, en 1500
Belvalet, en 1543
Parolle (ou Pavolle), en 1400
Une légende gravée sur les bords de la pierre vante les exploits militaires de la famille de Gantès qui fut décorée de divers ordres : ainsi Louis XV lui accorda en 1770 des lettres de Chevalerie avec la couronne de comte.
La seigneurie de Foncquevillers était tenue tant du Château d'Arras que de celui de Bucquoy. (Bouthors, Coutumes Locales du baillage d'Amiens, p.278)
Sa coutume particulière fut rédigée en 1507.
Des fouilles entreprises en 1570 sur le territoire de notre commune permirent la découverte d'une grande quantité de pièces d'or portant l'effigie de Marc Antoine, proconsul de Jules César.(Projet de Dictionnaire Historique, Mss de l'Académie d'Arras)
Avant 1637, Foncquevillers possédait un château-fort occupé alors par les troupes espagnoles. En août de cette même année, le château-fort fut attaqué par le Comte de Nanteuil, gouverneur de Corbie et fut forcé de se rendre en même temps et dans les mêmes conditions que celui d'Hébuterne : c'est-à-dire qu'après avoir été livré au pillage, il fut entièrement rasé. (Mémoires du P. Ignace, t. VII, p.580)
L'église, dédiée à la Vierge, fut construite en 1605, d'après une inscription gravée au dessus du petit portail.
Quant au clocher, il ne fut élevé qu'à la fin du siècle, en 1683 : c'est une tour large et carrée, bâtie en pierre blanche et couronnée d'une flèche en bois. Le 12 mars 1876, un ouragan renversa la flèche du clocher.
Foncquevillers possède un immense souterrain-refuge dont la porte d'entrée se trouve dans l'église. Il permettait autrefois de communiquer avec les souterrains des villages voisins. Sa construction remonte aux guerres du XVIIè siècle. (Photo)
L'église Notre Dame fut malheureusement détruite pendant la première guerre mondiale. Lors du bombardement du 4 Février 1915, un obus décoiffa son clocher qui tomba dans la nef de l'église. (Photo) (Merci à J.M. Dumetz pour cette photo)
Elle fut reconstruite en pierre et brique quelques dix années plus tard : notre église actuelle.
Il existait autrefois un pélerinage à la chapelle Saint Liévin.
Démolie en 1793, cette chapelle fut réédifiée en 1830, à l'angle des chemins de Souastre et de Sailly-au-Bois.
La ferme de La Haye, dépendante de la commune de Foncquevillers faisait partie de la Seigneurie de Sailly-au-Bois. C'était jadis une forteresse dont il restait, au 19ème siècle, des vestiges de fossés et une tour aménagée en pigeonnier. Elle avait pour seigneur le Comte de Belleforière.
Le château fut démoli en 1870 puis reconstruit par Alfred Chevy, frère d'Eustache le brasseur, avec des pierres de Creil acheminées avec des attelages. Il fut malheureusement détruit durant la guerre 1914-1918. (Photo)
De 1790 à 1805, Foncquevillers était un chef-lieu de canton et siège de justice de paix. Jusqu'en 1801, il comprenait dans son ressort les communes de Bienvillers-au-Bois, Gommecourt, Hannescamps, Hébuterne, Monchy-au-Bois, Puisieux, Sailly-au-Bois et Souastre.
De 1801 à 1805, notre village eut même l'honneur d'être placé à la tête de l'actuel canton de Pas-en-Artois tout entier!
En 1870, le village avait cinq moulinsà vent à farine et un moulin à vent à huile.
Photo : ce moulin se trouvait sur la route de Souastre, une centaine de mètres après la sortie du village.
Photo : Au début du 20ème siècle, il y avait encore deux moulins qui furent malheureusement détruits pendant la guerre 1914-1918.
L'Artois, comme la Flandre, était aussi une terre de houblon où l'on produisait la bière.
Foncquevillers avait une brasserie, fondée en 1759 (30 ans avant la révolution française) puis complètement détruite pendant la guerre 1914-1918. Il fut un temps où la brasserie livrait ses tonneaux de bière sur des attelages dans tous les villages à la ronde. Les estaminets étaient très nombreux autrefois. (Photo)
La brasserie appartenait à M. Eustache Chevy qui put la reconstruire vers 1920 mais qui cessa cette activité peu de temps après. Le bâtiment existe encore aujourd'hui, il appartient au petit fils de M. Chevy. On y accède en passant sous la voûte à droite de la maison.
Cette maison a été souvent réquisitionnée pendant les guerres. Elle abrita l'état major de l'armée britannique en 1917, puis les Allemands pendant la seconde guerre mondiale. (Photo)
En 1949 Foncquevillers comptait 31 agriculteurs, un charron, un fromager, un atelier de mécanique agricole, deux maréchaux ferrants, soit 36 ménages ayant une activité liée à l'agriculture.
Remerciement à Catherine Damagnez